La rencontre de Nunu et de Mingo (Les Georges Leningrad) en 2016 crée une mystérieuse créature à deux têtes, une sorte d’« hydre de Lerne musicale » qui refuse de se faire décapiter par le show-business.

On les croise d’abord dans les galeries d’art. Rapidement, le bouche-à-oreille les propulse sur les scènes des festivals où chaque performance se réinvente dans une mise en scène théâtrale qui revisite leur répertoire.
 

Leur discographie éclectique allie les genres électro, rock, pop et l’expérimentation poétique.

Rare à l’état naturel (Sainte-Cécile, 2016) s’écrit comme un cadavre exquis, librement inspiré de la new wave, des romans-photos et de récits de space opera trouvés dans les brocantes, traversé par la nostalgie de dessins animés comme Rémi sans famille.

En pays lointains (Dare To Care Records, 2018) prend la forme du journal intime d’une exploratrice en terres inconnues peuplées de bêtes étranges. Une plongée cinématographique dans sa psyché.

Les Crucifiés figuratifs (Bravo Musique, 2022) s’exprime telle une ode irrévérencieuse aux réseaux sociaux soutenue par des choeurs féministes. Un legs punk rock qui tourne les coins ronds dans la marge du viral.

Avec Anticiper vos souvenirs (2025), qui paraît à compte d’auteur, Ellemetue approfondit sa signature sans compromis : chœurs grecs, orchestrations MIDI, envolées de cuivres et de cordes et accords bien gras tenus à l’orgue Hammond, toujours sur le point de se déphaser. Une guitare acoustique sert de fil conducteur à cette drôle de patente qui s’écoute, à son grand dam ou à son honneur, comme une playlist Spotify.